Perfect Blue

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Article

On parle aujourd’hui d’un film d’animation culte depuis la fin des années 90 : Perfect Blue !

 

La petite histoire :

    Ce film est sortie le 28 février 1998 Au Japon et arrive en 1999 en France.

    Ce film est réalisé par Satoshi Kon. Cet homme possède une carrière plutôt impressionnante, avec la réalisation de 5 mangas (tous arrêtés au bout d’un tome), et la réalisation de plusieurs films et anime tel que Millennium Actress (2001), Paranoia Agent (2004) ou encore le film Paprika (2006). Il a également travaillé sur des projets comme les OAV de JoJo’s Bizarre Adventure (1993) ou le film Memories (1995).

    Ce film est produit par deux hommes, mais on ne s’intéressera qu’au second : Masao Maruyama. Cet homme à une carrière qui commence dans les années 60. Depuis, il a travaillé à de nombreux postes sur de nombreux projets, tel que Ashita no Joe (1970-1971), Hajime no Ippo (2000-2002), Chobits (2002), Paranoia Agent (2004), Monster (2004-2005), Enfer & Paradis (2004), Beck (2004), Gokusen (2005), Ichigo 100% (2005), Paradise Kiss (2005), Kiba (2006), Black Lagoon (2006), Nana (2006), Death Note (2006), Claymore (2007), Devil May Cry (2007), One Outs (2008), Needless (2009) et je vous passe son travail sur des films tel que La traversée du temps, Paprika, Summer Wars ou encore Piano no Mori. Bref, Masao Maruyama à sans doute une des carrières associés au plus d’anime splendide qu’il existe au Japon.

    Mais assez parlé du staf, attaquons nous au film. Il est l’adaptation du roman Perfect Blue : Complete Metamorphosis de Yoshikazu Takeuchi paru en 1991. Mais comme Satoshi Kon n’avait pas beaucoup aimé ce livre, il a prit énormément de liberté, pour ne pas dire qu’il l’a relégué au simple statut d’inspiration.

    A l’origine, ce devait être une production de type mini-série LIVE. Mais les studios où aurait dû se passer le tournage ont été détruit par un tremblement de terre en 1995. Résultat, il fallait rentabiliser tout l’argent déjà investie, d’où est venue l’idée d’en faire un film d’animation, puisqu’il ne coûte pas cher en comparaison d’un film et qu’il permet de passer au travers de la censure.

    Ce film a été repris en Mai 2018, avant de ressortir sous la forme d’un coffret collector chez Kaze.

Personnage :

    Il n’y a pas beaucoup de personnage vraiment déclaré dans cette histoire. Mais au vue du développement donné à l’histoire, on comprend très bien pourquoi.

    Mima Kirigoe est l’héroïne de cette histoire. C’est une jeune idole faisant partie du groupe de J-Pop Jam, qu’elle décide de quitter pour découvrir le monde du cinéma et devenir une actrice. C’est une fille gentille par nature, qui aime vivre sa petite vie tranquillement et qui fait attention aux petites attentions de ses fans. Mais qui est-elle vraiment ?

    Rumi fait partie de l’équipe de l’agence qui s’occupe de la carrière de Mima. Elle est contre l’arrêt de la chanson pour Mima, se souvenant de sa carrière éphémère en tant que chanteuse. C’est une femme plutôt sympathique qui s’occupe de Mima un peu comme une mère.

    Me-Maniac est un personnage un peu difforme qui aime Mima de tout son cœur. Il est prêt à tout pour elle. On ne sait pas grand chose sur lui, si ce n’est que son mode de vie ressemble à celui d’un NEET, mêlé à celui d’un stalker.

    Tejima est le responsable de Mima. Il n’est pas aussi scrupuleux que Rumi et prend parfois des décisions que Mima pourrait regretter. Il ne semble pas particulièrement mauvais, mais reste sur un plan parfaitement professionnel.

    Les personnages sont ambiguës. J’y reviendrais, mais on ignore toujours qui ils sont vraiment.

Scénario :

    Mima est une idole du groupe Jam, un groupe de J-Pop qui a du mal à monter malgré les prestations des trois idoles. Sur les conseil de Tejima, et malgré le refus de Rumi, Mima décide de quitter le groupe pour tenter de devenir actrice. Elle joue au début des petits rôles, mais une sorte d’ambiance nauséabonde règne : elle reçoit des colis piégés et commence à être torturée psychologiquement. Son producteur trouvant qu’elle ne fait pas suffisamment d’apparition à l'antenne, il en parle au scénariste qui décide de s'amuser un peu. Celui-ci propose à Mima une scène où elle se fait violer. Malgré les mises en gardes de Rumi et même de Tejima, Mima accepte, considérant qu’il faut en passer par là pour devenir une vedette. Sa prestation est bonne, mais son image est ruinée. Cette scène à un mauvais impacte sur sa carrière. C’est là que les choses sérieuses commencent. Mima en est sur, elle a des hallucinations. Mais très vite, on dépasse le stade des hallucinations. Elle découvre que quelqu’un écrit chaque petite parcelle de sa vie sur un site internet à son nom. D’abord amusé, elle finit par en être effrayé. Puis une autre Mima commence à apparaître, racontant qu’elle est la véritable Mima : celle du groupe Jam, qui depuis le départ de Mima, commence à avoir du succès. Plus Mima fait des concessions sur sa fierté de femme, plus l’autre Mima apparaît et transforme la vie de notre héroïne en enfer. Surtout que plusieurs éléments semble indiquer qu’il ne s’agit pas d’une simple illusion : un homme défiguré et des meurtres en série autour de la jeune actrice. Qui est donc la véritable Mima ?

    Ce film est certes, bourrés de parallèle, mais je n’en ferais pas une analyse. D’autre l’on déjà fait, et sans aucun doute mieux que moi. D’un point de vue réalisation, c’est un travail à la hauteur de ce qu’on pouvait attendre. Petit à petit, les frontières deviennent de plus en plus floue. Que ce soit les frontières identitaires, ou celles entre la réalité, la fiction de la série tournée par Mima ou ses hallucinations, on finit par se perdre dans un méandre de torture psychologique, le tout dans un thriller autour d’une jeune chanteuse de J-Pop. Même si ce film est scénariquement moins avant-gardiste et science-fictionnel que pouvait l’être Akira, ou moins féérique que les films du studio Ghibli, il met tout de même un sacrée claque au vue de son univers plutôt contemporain au nôtre. Il profite de son format pour tout se permettre et c’est sans doute grâce à ça qu’il est resté dans les esprits même 20 ans après sa sortie.

Graphisme :

    On ressent vraiment la touche des deux grands monsieurs qu’on a cité au début de l’article. Si Mima est un personnage au design et par extension au corps, proche d’un standard de perfection, les autres personnages sont réalistes, voir à la mocheté avant-gardiste. Cela donne dès le début une ambiance particulière, plus ou moins similaire à celle que l’on retrouvera plus tard dans l’anime Paranoia Agent. Place ensuite au reste de la production. Des trames de fond ultra détaillé, le tout avec une gestion des scènes avant-gardiste, folle et démente. Réalité, fiction, rêve ? A vous de choisir. D’un point de vue thriller, ce film est très réaliste, ce qui rend les choses d’autant plus compliqué.

   Évidement, les OST sont également à la hauteur du film, car ils apportent un côté "insécurité", même dans les scènes les plus "normal". C'est vraiment du bon travail.

    Bref, plutôt que de jouer sur un graphisme exceptionnel, ce film s’attaque à une mise en scène tout simplement surréaliste qui lui donne cet aspect si particulier et qui en fait le chef d’œuvre d’animation que tout le monde connaît.

WARNING :

    Que ce soit claire, ce film est inapproprié aux plus jeunes spectateurs. Il contient plusieurs scènes de meurtres, des scènes de nue, ainsi que des scènes de viols, qu’elles soit fictives ou non. Je ne parle même pas de la torture psychologique. Officiellement, ce film est déconseillé au moins de 12 ans. A titre personnel, je pense que les spectateurs de moins de 14-15 ans devraient éviter de voir ce film, même si ça se discute. Vous l’aurez compris, je déconseille formellement ce film aux personnes sensibles ainsi qu’aux spectateurs les plus jeunes.

Point noir :

    Aucun doute que ce film soit un succès. Malgré tout, je regrette qu’il soit, dans un sens, aussi mature, car cela réduit énormément son rayonnement potentiel en France, en tant que film d’animation.

Conclusion :

    Perfect Blue est un film d’animation de génie. Il broie petit à petit les frontières jusqu’à nous faire profondément douter. C’est un chef d’œuvre que je conseil aux fans du genre seinen et des anime dans le style School Days.

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Date de dernière mise à jour : 30/10/2018

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