Lucile, amour et rock'n roll

aishiteknight

Article

Aujourd’hui on parle d’un titre dont beaucoup de monde se souvient encore : Lucile, amour et rock’n roll.

La petite histoire :

    Le nom d’origine de ce titre est Aishite Knight, parfois traduit Aishite night...

    C’est à l’origine un manga écrit par Kaoru Tada entre 1982 et 1984 pour un total de 7 tomes publiés en France par Tonkam.

    L’anime est sorti au Japon entre 1983 et 1984 pour un total de 42 épisodes. Il est aujourd’hui publié en physique par Black Box.

    En France, c’est tout d’abord un certain Silvio Berlusconi qui en achète les droits pour diffuser le titre sur sa chaîne La Cinq (ainsi que sur ses versions italienne et espagnole). Lors de sa première diffusion en 1988 dans Youpi ! L’école est finie, le titre s'appelle Embrasse-moi Lucile (ce qui sera par ailleurs le générique en Français) en référence directe au titre italien. Il est tout de fois renommé Lucile, amour et rock’n roll lors de sa diffusion dans le Club Dorothée entre 1991 et 1997.

Personnage :

    Katô Gô (Mathias en français) est le héros de ce titre. C’est un jeune homme aux multiples occupations : étudiant le jour, travaillant la nuit comme il peut pour se nourrir et nourrir son petit frère Benjamin dont il s’occupe et qu’il a élevé depuis la mort de leurs parents. Sérieux de nature, sa seule distraction est la moto, puis la musique, qu’il découvre grâce à son meilleur ami Tristan. Il deviendra très vite le chanteur et leader du groupe de rock : Bee Hives.

    Mitamura Yaeko (Lucile) est l’héroïne de cette histoire. Jeune fille courageuse qui travaille avec son père la journée et va en cours le soir, elle est presque aussi têtue que ce dernier. Elle plaît beaucoup aux clients et notamment à Tristan, avec qui elle s’entend bien. Elle s’attache très vite à Benjamin et est très protectrice avec lui, prenant naturellement le rôle de mère.

    Katô Hashizô (Benjamin) est le petit frère de Mathias. Suite à la façon dont il a grandi, il confond quelque peu la notion de frère et de père. Peu habitué au monde extérieur, il découvre le monde parfois à ses dépends. C’est un enfant assez mature pour son âge, même s’il joue souvent de son statut pour obtenir ce qu’il veut des autres. Il emmène toujours son chat Roméo avec lui.

    Juliano (Roméo) est le chat de Mathias et Benjamin. Suite à une déception amoureuse, ce chat déteste violemment toutes les créatures féminines. Si sa première priorité reste son maître, la seconde est bien sur ce que lui sert le père de Lucile. Paresseux, il n’en reste pas moins très intelligent pour un chat.

    Mitamura Shigemaru (Mr. Duronchon) est le père de Lucile. Un homme traditionnel qui tient un restaurant traditionnel d’okonomiyaki (vulgairement traduit par “crèpe” à l’époque) traditionnel, qui aime la musique traditionnelle et a élevé seule sa fille de façon traditionnelle. Il se fâche souvent, vit avec beaucoup d’à priori sur la nouvelle génération, mais c’est quelqu’un de très sentimental et de timide. Il est extrêmement attaché à Benjamin.

    Ôkawa Satomi (Tristan) est le meilleur ami de Mathias. Pianiste doué venant d’une famille riche, il a grandi dans la solitude avant de rencontrer Mathias. De nature volage, il s’est tout de fois pris d’affection pour Lucile, dont il aime la compagnie et le côté direct. Il ne peut tout de fois pas s'empêcher de flirter avec Marika. C’est quelqu’un de mature pour ce qui concerne les autres, mais qui peine parfois à ouvrir les yeux pour regarder sous son nez. C’est un personnage que j’apprécie particulièrement.

    Kajiwara Meiko (Marika) est la cheffe du fan club des Bee Hives. Folle amoureuse de Tristan, elle n’hésite pas à jouer de ses relations familiales pour l’obliger à passer du temps avec elle. Elle est très jalouse de Lucile.

Scénario :

    Benjamin grandit à son rythme, mais un beau jour, il décide d’aller se promener avec Roméo. Ceux-ci, non habitués à la ville de Tokyo, finissent par se perdre et se retrouvent affamés au Mambo, le restaurant de Duronchon et sa fille. Celui-ci veut tout d’abord les mettre dehors, refusant de faire rentrer un chat dans l’établissement, puis cède. Benjamin découvre alors Lucile et décide très vite de tout faire pour la marier avec son grand frère. Seulement, celle-ci en pince déjà pour Tristan, le meilleur ami de celui-ci. Et ses premières rencontres avec Mathias sont loin d’être romantiques… Tout de fois, Mathias est fort intrigué par cette fille au caractère bien trempé. Qui Lucile choisira-t-elle ? Tristan ou Mathias ? Les Bee Hive survivront-ils à la confrontation des deux leaders du groupe ? Le père de Lucile acceptera-t-il de voir celle-ci grandir ?

    Avant tout de chose, il faut remettre les choses dans leur contexte. Ce titre sort au début des années 80. Il aborde donc des façons de penser qui datent des années 70 au Japon et sont par la suite adaptées de façon compréhensible pour les français de l’époque. L’idée la plus frappante sera peut-être le mariage. Si aujourd’hui vivre ensemble et avoir des relations sexuelles en dehors du mariage est quelque chose de banal, dans le contexte des années 70, c’est quelque chose de mal vu en France, mais de presque tabou au Japon, qui sur ce genre de question est encore plus conservateur que la France, d’autant que la situation financière des deux pays n’est pas du tout la même à cette époque. Quoi qu’il en soit, si les romances à la Japonaise sont généralement beaucoup plus chastes que les romances à l'européenne, c’est d’autant plus le cas pour les vieux titres comme celui-ci ou un simple baisé est déjà assez osé. Pour ce qui est du contenu en lui-même du titre, le rythme est d’époque, mais agréable. Le côté romantique est ponctué par les interruptions de Benjamin et la vie du groupe, ce qui casse les longueurs et rend cet anime très agréable à regarder. Les relations entre les personnages évoluent, mais restent très réalistes pour l’époque malgré la célébrité soudaine du héros. J’ai beaucoup apprécié le scénario de ce titre, même s’il est vraiment ancré dans son époque.

Graphisme :

    Nous sommes en 1983. Le niveau graphique est d’époque, avec ses aplats de couleurs en guise de trame de fond et son animation à l’ancienne. Malgré cela, pour un titre de ce style, la qualité reste très bonne et agréable à regarder. Le design est également d’époque, mais joue sur le côté rock de ses personnages, dévoilant ainsi la transition culturel du Japon vers le rock, ce que ne fera la France que quelques années plus tard…

    Côté OST, c’est vraiment de l’excellent travail. J’avoue avoir un faible pour les productions musicales de cette époque. L’opening japonais est très bon, en revanche il faut avouer que l’opening FR : Lucile embrasse-moi a très mal vieilli… Mais étrangement, les versions françaises des chansons de l’anime sont super bien réussi et très agréable à écouter encore et encore, même si là encore, elles sont dans leur époque.

Point noir :

    Cet anime intéressera essentiellement les gens en quête de nostalgie ou les curieux comme moi… Mais ce n’est pas une œuvre que je conseille pour les néophytes, loin de là. Il y a beaucoup de chose à remettre dans leur contexte pour comprendre correctement la transition.

Conclusion :

    J’ai vraiment beaucoup aimé Lucile, amour et Rock’n Roll. Peut être à cause de ma nostalgie pour cette époque que je n’ai pas connu. Quoi qu’il en soit, c’est un bon titre pour son époque, même s’il ne plaira clairement pas à tout le monde.

 

aishiteknight
aishiteknight
  • Aucune note. Soyez le premier à attribuer une note !

Ajouter un commentaire