Hana Yori Dango

hanayoridango

Article

Aujourd’hui on s’attaque à une relique shojo du siècle dernier : Hana Yori Dango !

La petite histoire :

    C’est un manga écrit par Yôkô Kamio entre 1992 et 2003 pour un total de 37 tomes publiés en France chez Glénat.

    Un film live adapte cette histoire en 1995.

    L’anime dont on parle aujourd’hui est sorti entre 1996 et 1997 pour 51 épisodes réalisés par Shigeyasu Yamauchi avec la Toei Animation.

    Un film d’animation conclura la série anime : Hana Yori Dango : The Movie, de 90 minutes, sorti le 8 Mars 1997.

    Trois drama sortiront en 2005, 2007 et 2008, tous réalisés par Yasuharu Ishii. Ils semblent être bien plus à l’esprit quand on parle de cette saga.

    Si cette saga est aujourd’hui oubliée de la majorité du public, il est tout de même bon de savoir qu’en 2007, elle était la deuxième série shojo la plus vendue de l’histoire au Japon, avec l’équivalent de plus d’un million d'exemplaires par tome.

    Nombreux sont ceux à avoir apprécié la saga. Le succès fut tel que l'international vit apparaître plusieurs adaptations : Boys Over Flowers de Corée, Meteor Shower de Chine et Meteor Garden de Taïwan.

    Hana yori dango signifie littéralement : plutôt des dango que des fleurs. C’est un proverbe japonais qui dit qu’il vaut mieux avoir quelque chose d’utile que quelque chose de joli. Ici, dango devrait se prononcer danshi. Toutefois, prononcé dango, il fait référence aux hommes : Les hommes sont préférables aux fleurs.

Personnage :

    Makino Tsukushi est l’héroïne de cette histoire. Jeune lycéenne de 16 ans, son nom vient d’une plante : la prêle. Cette dernière est une plante ordinaire et robuste, tout comme Makino. Cette dernière vient d’une famille assez pauvre, mais ceux-ci payent des sommes d’argent rondelette pour permettre à Makino d’aller au lycée le plus haute gamme du coin afin qu’elle s’y trouve un mari riche. Mais elle déteste son environnement basé sur l’apparence et la richesse et n’a pas l’intention de se laisser faire. C’est une jeune fille au caractère très fort, capable d’aller contre tout le monde, mais qui possède aussi un côté très romantique et rêveur. Elle a souvent du mal à prendre des décisions et ne sait pas comment gérer quelqu’un avec une personnalité aussi forte que la sienne.

    Hanazawa Rui est un membre des F4 et un lycéen calme et plutôt solitaire. Doux rêveur, c’est quelqu’un d’assez introvertie qui s’est désintéressé du monde qui l'entoure pour se plonger dans la douleur de son jeu de violon. Éperdument amoureux de son amie Shizuka Todo, il ne voit qu’elle. Il ne fait pas vraiment attention à ce qui l’entoure et fait ce qu’il veut sans se poser de question. Si son côté solitaire le rend mature, ce n’est qu’une carapace. Il apprécie beaucoup ses échanges francs et sans fioritures avec Tsukushi. Il est ami d’enfance avec Dômyôji, mais ils semblent avoir une relation compliquée. Il est l'héritier du groupe Hanazawa, ce qui en fait quelqu’un de potentiellement incroyablement riche.

    Dômyôji Tsukasa est un lycéen à la personnalité écrasante, héritier du conglomérat Dômyôji et chef des F4. Il a conscience de l’influence énorme qu’il a sur les autres et n’hésite pas à s’en servir. Il peut également lui arriver de ne plus se contrôler et de devenir violent. Il n’hésite pas à écraser les autres quand il les déteste, mais donnera tout ce qu’il a pour celles et ceux qu’il aime. C’est quelqu’un qui se sent finalement très seul, entouré de gens qui ne vont jamais contre lui. S’il paraît immature, il est au fond de lui particulièrement droit et sérieux qui souffre énormément de ce qu’il est et des décisions des autres. C’est un personnage que j’apprécie beaucoup et dont je me sens personnellement assez proche.

Scénario :

    Tsukushi Makino est une jeune lycéenne envoyée à Eitoku, une école privée hors de prix spécialisée dans l’excellence. Si sa famille investit énormément pour que Tsukushi leur ramène un gendre particulièrement riche qui les mettra à l’abri du besoin et du travail jusqu’à la fin de leurs jours, Tsukushi vit sa scolarité comme quelque chose de très difficile. Tout autour d’elle n’est que faux semblant. Le pire pour elle est sans aucun doute de devoir se faire porter pâle devant les F4 pour éviter que tous les autres élèves de l’école ne s’en prennent à elle. Alors qu’elle s’est résignée à passer les deux prochaines années dans l’ombre, une de ses amies bouscule Dômyôji. A cet instant, tout bascule. Tsukushi intervient et se retrouve très vite avec un carton rouge et tous les élèves de l’école à sa poursuite. Seul instant de répit, elle rencontre un garçon, un membre des F4, qui ne la juge pas pour sa richesse ou sa beauté, mais se contente d’être ce qu’il est, sans plus de réflexion. Tsukushi est au début simplement intriguée, puis elle se met à rêver et en tombe amoureuse. Jusqu’à l’instant où elle ne supporte plus les persécutions de ses camarades et se met à la poursuite de Dômyôji. Alors que personne n’avait jusque-là osé de rester en travers de son chemin, elle, Tsukushi Makino, la plus pauvre de l’école, l’attaque de face et lui remet les idées en place d’un bon coup de pied au milieu du visage.  Tsukasa en est retourné, pour la première fois, il fait la connaissance d’une fille qui ne fait pas semblant avec lui, et il n’a pas l’intention de la laisser s’envoler. Makino parviendra-t-elle à toucher le cœur de Rui ? Rui réussira-t-il à rattraper Suzuka ? Dômyôji verra-t-il ses efforts récompensé par l’affection de Makino ou finira-t-il par se briser ?

    Les relations s'entremêlent dans une danse ensanglantée du cœur de chacun. Qui finira par l’emporter ? La fleur ou le dango ?

    J’ai véritablement été impressionné par cette histoire. Si le début ressemble a une histoire assez banale de lycéen du début des années 90, en pleine période de la bulle économique, la suite s’envole vers des sommets que je n’aurais su anticiper. Plus les épisodes passent et plus la situation sentimentale de nos protagonistes fluctue, se retourne et nous détruit tout autant qu’eux. On retrouve dans ce titre deux aspects particulièrement intéressants : le rêve de la richesse et la haute société, qui n’a toutefois pas que des avantages, loin de là, ainsi que l’incertitude des sentiments. En effet, être l’héritier d’un empire construit à l’ancienne n’est pas chose aisée, autant en termes de responsabilité que de construction de soi. Par ailleurs, les sentiments ne sont pas figés. Ils varient tel l’onde sous les rayons de la lune, suivant tour à tour rêve et réalité dans une danse macabre et cruelle. De plus, il est souvent très compliqué de mêler ces deux trames… Ce titre raconte avec brio et éloquence cette cruelle histoire où tout vacille. Où le cœur s’emporte à chaque instant malgré ce que lui dicte la raison. Où la vie peut être crue et cinglante. C’est vraiment un excellent titre qui sait s’épanouir dans la longueur pour construire quelque chose de vraiment fort. Un savoir fait vraiment ancré dans les années 90.

Graphisme :

    Nous sommes en 1996. Le niveau graphique est dans l’air du temps, d’autant plus pour du shojo. Le design des personnages comme de l'œuvre en général est vraiment ancré dans son époque. A ce titre, il est très compliqué à comparer avec une œuvre contemporaine. Il y a beaucoup de plans fixes et un certain nombre de trames de fond sont évasives. On y ressent d’ailleurs particulièrement le travail manuel de l’époque. Le rythme peut sembler assez lent par rapport à un anime contemporain, mais il s’accélère pour devenir effréné, pour l’époque, vers la fin du titre.

    Les OST sont très classiques. Je dirais même symphonique. La moindre scène est excuse à interruption musicale tonitruante, donnant véritablement un côté unique au titre. Cette profondeur d’instrumentation ne se fait malheureusement plus du tout, ou que lors de très rares occasions dans l’animation japonaise. L’opening Futsuu no Nichiyoubi ni de Miyashita Naoki est très bon aussi bien musicalement que pour l’animation, rappelant quelque peu la fin des années 80 et le côté rock qui en provenait. L’ending : Kenka no Ato de… toujours du même chanteur, donne une touche plus sombre et mélancolique au titre, toujours dans le bon goût.

Point noir :

    Cet anime semble avoir été oublié avec le temps… De plus, il souffre de la comparaison avec le drama, beaucoup plus populaire. Par ailleurs, il semblerait qu’une bonne partie de son public ait oublié de prendre en compte le fait qu’il ait été produit dans les années 90…

Conclusion :

    J’ai vraiment adoré Hana Yori Dango. C’est un shojo incroyable tout droit sortie des années 90. Il est certes ancré dans son époque, mais quelle claque ! Il nous retourne encore et encore jusqu’au tout dernier épisode, c’est tout simplement remarquable. Je ne peux que le conseiller aux fans de shojo, même s’il faut savoir apprécier un style qui aura bientôt 30 ans.

 

hanayoridango
hanayoridango

Date de dernière mise à jour : 01/03/2024

  • Aucune note. Soyez le premier à attribuer une note !

Ajouter un commentaire