Ergo Proxy

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Aujourd’hui on aborde le thème savoureux de Ergo Proxy.

La petite histoire :

    C’est un anime sorti en 2006 pour 23 épisodes licenciés par Dybex. Il sera réalisé par Shukô Murase et scénarisé par Dai Satô.

    Il sera adapté en manga par Yumiko Harao fin 2006 pour 2 tomes chez Asuka.

Personnage :

    Real Mayer est l’héroïne de cette histoire. Petite fille chérie du maire de Romdo, elle travaille comme inspectrice du Bureau Civil du Renseignement. Ennuyée par la vie quotidienne, elle devient très vite obsédée par ce qu’elle ne comprend pas, quitte à devoir agire de façon musclée. Sans cesse accompagnée de son autoreiv Iggy et épaulée par Dedalus, c’est une battante qui cherche la vérité.

    Vincent Law est un immigré qui travaille comme il peut au centre de traitement des autoreivs. Peu sûr de lui, il a beaucoup de mal à s’imposer, ce qui le rend souvent maladroit. Il sait qu’il vient de Mosk, mais n’a plus de souvenir de son passé. Il fera tout de même tout ce qui est en son pouvoir pour devenir un citoyen modèle de Romdo. Il semble poursuivi par une créature étrange et voue une grande admiration mêlée de sentiments à Real.

    Pino est une autoreiv de compagnie. Elle a l’apparence d’une enfant et calque par ailleurs son comportement sur ceux-ci. Naturellement gentille, elle ne possède aucune fonction particulière. Elle travaille pour la famille Creed, en attente d’adoption.

    Dedalus Yumeno est le chef du département de la santé publique. Malgré son apparence juvénile, il semble avoir beaucoup d’expérience. Médecin personnel de Real, il lui est très proche et s’inquiète sans cesse pour elle. Très intelligent, il s’intéresse à beaucoup de sujets très divers, malgré quelques obsessions presque maladives. Il a des relations très tendues avec Raoul Creed.

    Iggy est l’autoreiv de type entourage qui accompagne et aide Real partout où elle va. Intelligent, il lui dit souvent ce qu’elle n’a pas envie d’entendre et joue le rôle de garde de fou. Il est toutefois capable d’agir pendant les affrontements musclés et lui sert de partenaire à part entière.

    Raoul Creed est le chef de la sécurité des citoyens de Romdo. Bon citoyen parfait et intransigeant, il traque le mal pour le bien de tous. Il a beaucoup d’instinct et n’hésite pas à aller très loin pour satisfaire sa curiosité et ses besoins. C’est quelqu’un d’intelligent et de très sûr de lui qui ne laisse pas ses agissements au hasard.

Scénario :

    Dans un futur peut être pas si lointain, la terre n’est plus qu’un immense désert, de sable et de déchets, impropre à la vie de l’homme. Pour survivre, une partie de l’humanité s’est enfermée dans des dômes et y vivent dans des villes futuristes, assistés par des autoreivs : des robots dotés d’IA qui en font des compagnons et assistants parfaits. Dans la ville de Romdo, tout semble aller pour le mieux, jusqu’à ce qu’un virus fasse son apparition et commence à infecter les autoreivs : le cogito (référence à cogito, ergo sum : je pense, donc je suis). Ces derniers se mettent alors à développer une conscience propre ainsi que des sentiments. Cela nous mène vers une série de meurtre, ainsi que la tentative de beaucoup d’entre eux de quitter le dôme de façon illégale pour éviter le traitement. Real enquête sur cette affaire, mais ses recherches l’amènent de plus en plus à fouiller en direction du gouvernement dirigé par son grand-père. Elle fait alors une rencontre qui va bouleverser son existence : le proxy. Une créature humanoïde surpuissante qui semble proche des autoreivs infectés et dont la nature profonde lui échappe. Dans le même temps, Vincent Law enchaîne les réparations d’autoreivs, mais cela ne semble pas suffire à faire de lui un citoyen à part entière… Real parviendra-t-elle à assouvir sa curiosité ? Que sont les proxy ? Que vient faire Vincent Law dans cette histoire ? Que cachent le gouvernement de Ramdo et Dedalus ? Où est la vérité ?

    Un titre futuriste remplie de réflexions et références philosophiques assez profondes et travaillées. La trame scénaristique principale est un fil rouge lancé vers l’horizon, qui paraît presque trop grand pour 26 épisodes. Au début presque policier, le titre va beaucoup évoluer pour tendre vers la quête de soi, d’une réalité et d’une nature profonde. Les réalités de nos différents personnages s’affrontent et s’entrechoquent, mais à la fin, seule la plus inéluctable restera. Un travail absolument remarquable qui nous tient en haleine jusqu’au dernier instant. Petit bonus, il y a beaucoup de références subtiles dans ce titre.

Graphisme :

    Nous sommes en 2006. Globalement, le niveau est très bon. Le charadesign fonctionne bien et permet de retenir les différents personnages sans problèmes, sans avoir la nécessité de retenir leur nom, par ailleurs souvent des références à des philosophes. La réalisation est exceptionnellement bonne et n’est visiblement pas prête à reculer devant une rupture de rythme ou une construction déstructurée. Les scènes d'action sont très efficaces et revêtent diverses formes. La narration joue de ses mystères et de sautes d’humeurs de Real pour rester racoleuse et efficace. Il y a pas mal d’éléments 3D CGI, mais ceux-ci sont très bien intégrés. Le design général est assez pâle, voire gris, amplifiant le côté fataliste et sombre de l'œuvre. Le rythme est variable, mais redoutablement efficace une fois allié à la réalisation. Le studio Manglobe nous signe ici un excellent titre.

    Les OST sont sombres et très efficaces, même s’ils peuvent partir dans des genres très différents. L’opening : Kiri de MONORAL est particulièrement bon, que ce soit musicalement ou d’un point de vue animation. L’ending n’est autre que la chanson Paranoid Android du groupe de rock britannique Radiohead, un fait assez rare pour être souligné.

Point noir :

    Le scénario risque de paraître un peu complexe à comprendre à certains moments, d’autant plus que la réalisation ne nous épargne pas. Toutefois, le titre est bien conçu et rien n’est laissé au hasard.

    Les changements de rythmes peuvent être un peu déconcertants.

    J’avoue que j’aurais aimé une fin un peu plus posée pour la savourer plus longtemps.

Conclusion :

    J’ai eu un énorme coup de cœur pour Ergo Proxy. C’est un titre complexe et complet qui nous plonge au plus profond d’un monde qui sera peut être un jour le nôtre, mais aussi de la notion même d’identité. Je ne peux que le conseiller, même s’il plaira surtout aux fans de Serial Experimental Lain ou Ghost in the Shell.

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Date de dernière mise à jour : 09/01/2024

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